Aller au jardin
Elle sillonne les délicieuses terrasses ombragées, respire les senteurs qui se dégagent des fleurs magnifiques qui ondulent sous le zéphire . Elle se réjouit du chant des oiseaux venus se désaltérer dans l’eau de l’Euphrate qu’une machinerie savante remonte à plus de 92m de hauteur. Son âme s’élève et s’allège pour rejoindre les Dieux. Elle se sent apaisée… Son cœur et son esprit se gonflent de sérénité et de bonheur. Le quotidien, avec son cortège de tracas, devient accessoire et cette splendeur qu’elle contemple à ses pieds lui donne un gout de sérénité et d’éternité… Au final, la mort sera à l’image de cet Eden, cet espace clos, hors du monde, son jardin … et son angoisse disparait…


Les jardins sont, tout à la fois, source et école de vie :
Source de vie parce que les plantes nourrissent et soignent mais aussi et surtout parce que cultiver son jardin reste un acte tourné vers l’esthétique et le Beau,
Les jardins sont des écoles de vie, car cultiver son jardin, c’est comprendre la valeur du travail, c’est se confronter à la nature, à sa richesse, à sa permanence, à ses cycles mais c’est aussi toucher au pourrissement, à l’évolution, à la transformation, prendre conscience de la finitude, et savoir transmettre. C’est enfin faire preuve de patience et d’humilité car rien n’est plus éphémère qu’un jardin.
Mais c’est surtout et sans doute avant tout cela, une histoire d’amour, de passion, de respect et d’engagement. Amour des plantes, des insectes et des oiseaux, respect des lignes architecturales, des lieux, des arbres, et engagement car cette aventure s’est écrite à deux dans la complicité et la joie et je vous propose de-vous en conter l’histoire.
 l’heure où se couche le soleil, Amathis de Médis , est saisie par une étrange nostalgie. Son pays d’origine avec ses montagnes majestueuses, lui manque. Elle descend alors se promener dans le jardin, le jardin suspendu que son époux, Nabuchodonosor II, roi de Babylone a fait réaliser pour elle.
Le début de l'aventure
Les murs de l’enceinte sont au ¾ écroulés, un arrêté invite fortement les passants à prendre le trottoir d’en face car la façade EST, menace de s’ouvrir, le toit de la maison du Closier s'est effondré, le terrain ressemble à un champ de bataille recouvert de barrières et de clôtures.
Ce descriptif en aurait désespéré plus d’un et pourtant, malgré l’état d'abandon de cette propriété, nous tombons tous les deux sous le charme de cette belle endormie qui croule sous le lierre et les ronces.
Apres des travaux indispensables de restauration pour que nous puissions progressivement l’habiter, nous nous sommes très rapidement intéressés à son histoire.


En 2007, nous habitons en plein centre-ville de Tours dans une très belle maison du 16éme siècle que nous adorons mais il nous manque la lumière, le jardin et les fleurs. Après de multiples recherches, nous tombons littéralement amoureux d’une Closerie du 17ème siècle sur un terrain d’un hectare, à proximité du centre de Fondettes.
Histoire de la Closerie
Successivement propriété d’un juge au moment de la Terreur puis d’un lieutenant d’infanterie, la Closerie est rachetée en 1835 par un notaire de Tours : Maitre Aquilas LAURENT qui réalise alors une opération immobilière en séparant la maison du Closier de ses dépendances et en gardant, pour son usage, la partie « noble ». Elle sera reconstituée un siècle plus tard par M. PACQUETEAU qui l’achète en 1924 et la transforme en une ferme moderne. Vendue en 1971 et transformée en « maison bourgeoise », elle est laissée progressivement à l’abandon pour commencer à reprendre vie à notre arrivée.
La Closerie du Morier, mentionnée sur les cartes de CASSINI (1745 à 1748) et sur le terrier de l’abbaye de Saint-Julien (1761), s’ouvre sur les champs par les quatre points cardinaux. Elle doit son nom au ver à soie et à l’arbre, le murier qui le nourrit. La façade nord est datée du milieu du 17ème. La façade sud, plus raffinée donne sur un jardin régulier déjà présent sur la carte de la paroisse de Fondettes de 1780.
Une envie de jardin
Ce dessin modeste de quatre carrés, un tilleul centenaire qui trône majestueusement dans la cour nord, et une allée solennelle de noyers, conjugués à notre passion pour les jardins, titillent notre imaginaire pour offrir un écrin à ce lieu qui n’aspire qu’à renaitre.
Un week-end en amoureux au prieuré d’Orsan puis une formation auprès du propriétaire des lieux, Mr TARAVELLA , nous ont donné les « autorisations » morales et techniques indispensables pour concrétiser notre imaginaire.
Alors, à l’aide d’une bibliothèque fournie de plus de 130 livres sur les jardins dont le très beau plan des jardins de l'abbaye de Saint-Gall et sous la protection de Saint Fiacre, nous nous sommes lancés dans cette très belle aventure, sans doute un peu inconscient de l’ampleur des défis à relever.
 partir de ce travail, les jardins sont restés au cœur de notre attention pour que leur conception et leur réalisation viennent jouer avec l’architecture de la Closerie.
Qu’avions-nous ? : Des murs d’enceinte au ¾ effondrés, un amas de barbelés, de clôtures qui enfermaient poules, moutons et canards, un très vieux tilleul, trois figuiers majestueux, quelques arbres fruitiers fatigués, une allée solennelle de noyers, et deux cabanes en ruine.
Qui dit Closerie, dit « Hortus Conclusus ». Il était donc inconcevable de ne pas relever ces murs en moellons aux trois quarts effondrés. La propriété était naturellement axée sur les quatre points cardinaux. Notre premier travail a constitué à rouvrir les portes et les grilles condamnées par l’ancien propriétaire pour que la lumière traverse sans retenue, à refaire les parterres du jardin régulier, à planter des haies de charmes. Par la suite le terrain de tennis qui trônait comme une hernie, s’est vu transformé en potager et les chambres en jardin symbolique. Autrement dit après avoir observé et analysé l’existant, recherché dans les archives et la littérature et négocié avec notre imaginaire plus que fertile, les verbes dessiner, nettoyer, arracher, creuser, reconstruire, bâtir sont devenus notre quotidien et la déchèterie, pour un temps long, notre plus grande amie. .


Découvrez nos jardins près de Tours
en région Centre-Val de Loire - France.
Les Jardins
La Closerie du Morier
10 rue du Morier - 37230 Fondettes
+33 6 86 08 50 01
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